Herboristerie & Phytothérapie
« Dans chaque feuille, chaque fleur et chaque racine se cache un remède naturel, reflet de la sagesse ancienne de la nature. La phytothérapie est l’art de révéler ces secrets pour guérir le corps et apaiser l’esprit ».
Je regarde cette plante et je souris. Elle se tient fière devant moi. Littéralement, fabuleuse. Aussi légère qu’imposante. Elle embellit tout l’espace où elle se trouve. Je regarde à droite, à gauche, derrière et au-delà. Mon sourire s’épanouit. Les plantes sont partout. Elles rayonnent, apaisent, captivent le regard et l’attention, par leurs formes, et les courbes qu’elles dessinent quand elles bougent, au rythme du vent. Elles dansent, flottent, et vibrent… l’air de chuchoter quelque chose.
Je pense alors à cette divine invitation «Étudies le cœur des choses – اقرأ ».
Et à la question : « étudier quoi exactement ? », la réponse est évidente. Etudier ce qui existe. Ce qui nous a été généreusement offert par la création. De l’intérieur comme de l’extérieur. Etudier le cœur de toute chose. C’est bien cela.
Étudies … décortiques … Et tu dis … quoi ?
Je me mets en silence, j’observe et j’écoute.
Cet apprentissage exige beaucoup de patience. Le monde des plantes est si vaste. Une création parfaite et complète.
En entamant ce voyage méditatif, la première chose qui m’interpelle est la couleur. Le vert. Je me demande pourquoi est-ce qu’il aura fallu que de toutes les couleurs, ce soit le vert qui domine dans le monde végétal !
En médecine ayurvédique, le vert oriente vers le chakra cœur, lié à l’amour inconditionnel, la compassion et la guérison. En médecine chinoise, il est plutôt associé au foie, au printemps, au bois et au vent. Le foie nourrit le cœur et régule la circulation du Qi dans tous les organes du corps.
Selon les anciens textes de médecine chinoise, c’est «le vent qui transmet sur terre les ordres du ciel». Il annonce le début du printemps et fait référence à l’initiation du mouvement. Un cycle où la nature explose de toutes parts, où tout croit et s’élève. La nature nous apprend ainsi que rien n’est figé, que le mouvement et le changement sont nécessaires. Des cycles se terminent et d’autres démarrent, jusqu’à l’infini. Du point de vue d’une plante, il s’agit d’accepter de laisser tomber des feuilles pour en voir pousser d’autres.
Lors d’un voyage dans la forêt amazonienne, j’ai appris à regarder « cet être » autrement. Une simple plante, ça n’existe pas. J’ai bien compris que derrière la création et au-delà de la multitude de « propriétés physico-chimiques, médicamenteuses… », il y a surtout une conscience, un esprit.
La plante, un être vivant, qui nait, croit, se développe, se reproduit, décroit et meurt. Il ressent, interagit à sa manière et répond aux lois universelles et terrestres dont le don de soi certes, mais aussi la dualité. Il renferme une partie sombre et une autre lumineuse. Et chacun reçoit en retour de sa quête, la facette miroir de ce qu’il est venu chercher. Une sorte de retour d’intention.
Dans le règne végétal, il est aussi une question claire de compatibilité. Une plante peut en étouffer une autre, prendre le dessus sur elle, l’empoisonner, ou à l’opposé, lui tenir compagnie, l’aider à s’adapter, à pousser, voire accroitre ses effets thérapeutiques et en retour voir ses propres effets se prononcer. Ce serait alors une forme de contrat équitable de complémentarité. A ce titre, la combinaison de plantes est souvent plus efficace qu’un mono-traitement dans une prescription phytothérapeutique.
Une plante est ainsi naturellement tournée vers la prospérité. Et elle croit selon l’espace qui lui est consacré. Plus on lui en donne, plus elle se développe et plus elle nous offre de remèdes en retour.
Cette « simple » plante qui ne se nourrit que d’eau, d’air et de lumière, sait se préserver. Car bien qu’il y ait des forces extérieures qui la déstabilisent, son enracinement lui permet de tenir jusqu’au passage de la tempête. Entre temps, elle patiente.
Et puis, une plante est toujours présente. Consciente, humble, généreuse et juste. Elle n’impose son savoir à personne mais le préserve pour qui s’y intéresse.
Connaitre les secrets d’un être vivant suppose une confiance établie entre les deux êtres. Une ouverture de l’un à l’autre. Autrement, la relation reste superficielle. La plante fonctionne de même. Pour se dévoiler à l’humain, il faut qu’il le mérite, que la plante lui fasse confiance, que tous les deux se rejoignent en symbiose naturelle. Autrement, l’on passerait bien une éternité à essayer de mettre la main sur « son secret », sans y arriver, pleinement. Tout en ayant accès à une partie du savoir, on passerait à côté du principal. L’essentiel.
L’invitation à étudier le cœur des choses prend ainsi tout son sens. Un simple bon sens ? Ne dit-on pas, très conventionnellement même, que le secret de chacun réside dans son cœur ?
Pour atteindre le cœur d’un oignon, il faut donc l’éplucher, retirer couche après couche, sans assurance que les larmes ne couleront pas sur le chemin. Cette purification nous serait d’ailleurs généralement conseillée, mais c’est là un autre sujet, qui porte en soi, matière à réflexion.
Nous en arrivons ainsi à un principe intéressant, qui fait souvent défaut à une certaine médecine conventionnelle où l’on a tendance à penser qu’avec une série de symptômes et une lecture mécanique du corps, on peut connaître le cœur de la personne et par conséquent sa souffrance. Qu’il suffit d’une ordonnance bien fournie pour apaiser.
Un animal souffrant a besoin d’être écouté, un humain aussi, une plante également. Des plantes meurent dans des foyers alors que, dans d’autres, elles s’épanouissent. La souffrance est partout et on ne peut l’entendre qu’avec le cœur, dans le silence, en se mettant dans une bulle avec l’autre être, en faisant un, le temps nécessaire.
La leçon d’une plante
En Amazonie, les maîtres guérisseurs affirment que pour faire un avec une plante, il faut avant tout l’accord de la plante. C’est même la plante qui choisit son apprenti et non l’inverse. Ensuite, il faudrait une diète stricte pendant plusieurs jours voire des mois. La personne, isolée de toute perturbation, consomme la plante –et quasiment rien d’autres- toute la journée, à l’image d’une graine qui est semée et qui pousse à l’intérieur jusqu’à pleine croissance. Pendant sa germination, rien ne devrait la perturber. Et au bout du chemin, la personne devient la plante, et acquiert tout son potentiel guérisseur. S’arrêter au milieu du chemin pourrait être dangereux, car sur le trajet, « l’humain » est mis à l’épreuve et accède en premier lieu à la partie sombre. Ils maintiennent ainsi la conviction que mériter le savoir guérisseur suppose de la persévérance.
En regardant du côté de la médecine conventionnelle, on réalise qu’elle a orienté ses recherches vers la notion d’un même traitement pour un même symptôme. Chose qui finit par l’éloigner de deux caractéristiques principales de l’univers, à savoir, la diversité et l’abondance. Un remède pour un symptôme -et non pour un individu- sous-entend que tous les individus interagissent avec l’environnement de la même manière, que nous serions tous identiques. Alors que chaque être est différent et unique par cette différence justement. La constitution de l’un n’est pas équivalente à celle de l’autre, et tant mieux car autrement, l’existence serait monotone.
Sans comparaison mais à juste raison, les médecines chinoise et ayurvédique se présentent, elles, plus en harmonie avec le cosmos par leur respect de cette différence. Dans leur approche, l’individu est considéré comme une personne entière et particulière. Pour les mêmes symptômes, elles cherchent à formuler un remède adapté à chaque individu.
Dans le règne animal, à titre d’exemple, l’affinité d’une plante avec un organe diffère selon l’espèce. L’interaction «plante-individu» est étudiée pour une prescription juste.
Toujours dans cette perspective de diversité, les plantes nous apprennent, que dans un monde prospère, il y a de la place pour tout et tous. Mais chaque chose à sa place et une place pour chaque chose. La notion de «famille» correspond à des caractéristiques communes sans aucune supposée supériorité ou infériorité. Les «familles» se respectent les unes les autres et s’entraident pour un bien commun. Si certaines plantes existent sur un continent ou dans un pays et pas dans d’autres, c’est, encore une fois, porteur d’une information. Reste à découvrir laquelle.
Et parce qu’il faut de tout et de partout pour former l’unité, personne n’est meilleur que quiconque ; Si ce n’est par sa bonté et le bien qu’il apporte à l’humanité, à la terre, à l’univers…. Chaque être vivant, chaque créature, chaque création, et dans notre contexte, chaque discipline, forme une partie du puzzle universel. Personne ne détient la science infuse et plus on en apprend, moins on se sent impuissant et mieux on agit.
Au final, cette plante ne serait-elle pas à l’image de ce que nous devrions être !
Et argument à l’appui, voici une synthèse de ses premiers enseignements : une présence consciente, de la générosité, la capacité à s’adapter et à se préserver, l’acceptation de la diversité et du changement.
En observant et en comprenant « la leçon » que nous offre la plante, nous pouvons aspirer à cultiver ces qualités en nous-mêmes. Apprendre à être présents, humbles, généreux et justes dans notre manière d’interagir avec le monde qui nous entoure. En suivant cette voie, nous pourrions sans doute mieux comprendre notre place dans l’univers et donc contribuer à un monde plus harmonieux et équilibré.
Dr Najlaa Bensalmia
Formation
PROGRAMME DE LA FORMATION
– MODULE 1:
– Introduction générale
– Ethnopharmacologie : savoirs traditionnels du terrain à la pratique médicale
– Botanique, composition chimique et formes galéniques
– Réglementation et vers une pharmacopée nationale
– One Heath
– Les plantes et la dermatologie
– Les plantes de l’appareil respiratoire
– Les plantes cardiovasculaires
– Les plantes en gastro-entérologie
– Les plantes du foie et de la détoxication hépatique
– Les plantes et les pathologies urinaires
– Les plantes des reins
– Les plantes et la surcharge pondéral
– MODULE 2:
– Les plantes en Rhumatologie
– Les plantes anti-inflammatoires et antalgiques
– Les plantes en oncologie
Les plantes, le système nerveux central (végétatif) et l’endocrinologie
– Insomnie, stress et anxiété
– Plantes et dépression
– Plantes adaptogènes, immunostimulantes et toniques
– Plantes et gynécologie
– Ménopause et andropause
– Les plantes aphrodisiaques
– Les plantes, la santé mentale et les sevrages
– Les interactions plantes – médicaments
– Les limites de la phytothérapie
COÛT DE LA FORMATION
5400 dhs par séminaire de 3 jours, soit 10.800 Dhs au total
Cette somme couvre les frais engagés par l’organisme de formation pour les sessions dont les supports de cours et les pauses café.